Après avoir passé 2 journées complètes à Glacier National park, nous reprenons donc la route et quittons notre belle maison de Kalispell, non sans avoir laissé un petit souvenir pour nos supers hôtes ! De nouveau en voiture avec Michele, je réalise que clairement, ça ne va pas être possible de continuer comme ça. Sa conduite me fait vraiment peur ! Aujourd’hui, il s’en est fallu de peu pour que nous percutions un pont, tout ça parce qu’il regardait le paysage ! Du coup, durant tout le reste du trajet, une atmosphère assez tendue régnait dans la voiture…
12/6 Arrivée à Bozeman
A peine arrivée, nous prenons nos quartiers dans le seul hostel de la ville que j’ai trouvé sur internet. Pour ma part, après cette journée de trajet, je pars direct au bar d’à côté, j’ai bien besoin d’une bonne bière pour me remettre de mes émotions, et également réfléchir un peu. Cette fois, c’est décidé, je ne peux pas continuer de voyager avec Michele, et il va falloir lui annoncer.
Michele me rejoint après avoir pris sa douche, et je me lance. Je lui explique que je préfère continuer la route seule, je n’ai pas l’habitude de voyager à 2, et le fait d’avoir loué la voiture ensemble me fait me sentir prisonnière, pas libre : sensation que je déteste. J’ai besoin de ma liberté ! Au départ, je m’étais donné jusqu’au dimanche soir, après Yellowstone avant de prendre une décision, mais après ma frayeur en voiture d’aujourd’hui, il est clair que cela m’est impossible de passer une journée de plus en voiture avec lui au volant… Comme à mon habitude, je lui explique très honnêtement les raisons pour lesquelles je préfère voyager seule. Forcément, il est très déçu (il faut dire qu’il s’imaginait voyager avec moi jusqu’à Ushuaïa…), mais reste presque calme malgré tout…
Bref, je me sens libérée, mais du coup, je vais rester à Bozeman, sans voiture et il va falloir que je pense à ce que je veux faire ensuite…
Après cette journée d’émotion, une bonne nuit de sommeil s’impose, mais malheureusement, encore une fois, je ne pourrai pas fermer l’œil avant 5h du matin…
13/6 Le jour où j’ai commencé à avoir le blues du voyageur
Voilà, pour être honnête, c’est quelque chose dont j’avais entendu parler avant mon voyage, et probablement ce que je craignais le plus. Et finalement, c’est arrivé après 13 mois de voyage…
D’abord, qu’est-ce que le blues du voyageur ? Je ne veux pas donner une définition général, ce syndrome pouvant être différent selon les voyageurs. En ce qui me concerne, ce fut un moment, où je ne savais plus trop où aller ensuite, ce que je voulais faire… Bref, pas forcément de motivation pour continuer à aller de l’avant, mais je dois dire qu’à aucun moment, je n’ai eu envie de rentrer en France… J’avais simplement besoin de retrouver un peu confiance en moi. I faut dire que malgré mon habitude de voyager, le choc du passage de l’Asie à l’occident a laissé des traces… Bref, je me suis posée à ce moment là pas mal de questions, et me suis surtout sentie un peu perdue. Sur le moment, je n’ai pas trop réalisé ce qui m’arrivait, ce n’est que plus tard lorsque j’ai commencé à aller mieux que je me suis rendue compte à quel point ça n’allait pas à ce moment là… Pas toujours facile la vie de voyageur, lol. Alors, qu’est-ce que j’ai fait pour y remédier ?
J’ai d’abord contacté quelques voyageurs rencontrés sur la route, et je dois dire que tous mon dit avoir eu se passage à un moment ou un autre de leur voyage… Au moins, je me sens moins seule, lol.
J’ai alors éprouvé le besoin d’avoir un peu de réconfort auprès de personne en qui j’avais confiance, et les personnes les plus proches à ce moment étaient Audrey, la Française qui m’avait retrouvée à Vancouver pour quelques jours (mais elle-même était un peu homesick à ce moment là), et Alex, avec qui j’ai voyagé au Myanmar et en qui j’avais confiance à 100%. Du coup je me suis dit qu’une petite escapade à New York pour aller la voir serait sans doute une bonne idée, et m’aiderait surement à me rebooster pour la suite… Je lui ai donc écrit pour lui demander si elle pouvait m’héberger quelques jours afin de passer du temps avec une personne de confiance, mais elle m’a répondu que ce n’était pas possible. Du coup je me suis sentie encore plus perdue, la seule personne qui (je pensais) pouvait m’aider à ce moment là ne pouvait (ou voulait) pas… Aujourd’hui, avec le recul, je sais qu’en réalité elle traversait elle aussi une période difficile, suite à son retour à la maison après 11 mois de voyage… Le retour à une vie « normale » est une épreuve en elle-même, et je comprends très bien sa réaction !
Bref, je me suis retrouvée toute seule à Bozeman à me remettre en question, essayer de comprendre pourquoi j’avais autant besoin de me sentir libre, quel était mon problème, essayer de comprendre pourquoi le voyage à 2 avec Michele n’avait pas marché….etc . Au final, je pense que c’est une combinaison de pas mal de choses qui a déclenché ce moment : le choc du retour en occident, ma tentative ratée de voyager avec Michele, la fatigue accumulée de toutes ces nuits sans pouvoir fermer l’œil…
Du coup, j’ai marché , la chose la plus bénéfique pour moi ! J’ai marché un peu au hasard aux alentours de Bozeman toute la journée, pour finir à me poser dans un parc à dessiner en fin d’AM…
De retour à l’auberge, je ressors pour une petite bière au bar d’à côté. Ma seule nourriture pendant ces jours aura été bière (pas beaucoup, no worries, et noix de cajoux…) Mais alors que j’étais devant le bar pour fumer une cigarette, une fille se trouvait sur les marches de mon hostel, assise et pleurait. Immédiatement, je me suis dirigé vers elle, si je pouvais l’aider… J’ai discuté un peu avec pour la réconforter. Plus tard, la serveuse m’a dit qu’elle avait vraiment apprécié ma réaction. Au moins, même si je suis pas au mieux, j’ai toujours un peu d’humanité en moi, c’est bon signe… Je suis toujours plus douée pour m’occuper des autres que de moi-même, lol !
De retour à l’auberge, je me décide à continuer à avancer tout de même, et à quitter Bozeman demain pour Salt Lake City, on verra bien ensuite ! Quoiqu’il advienne, toujours aller de l’avant… Le futur nous appartient, et ne tient qu’à nous de décider ce que l’on veut en faire !
Peu de photo pour cette halte où je n’ai pas fait grand chose… Le fait de me retrouver sans véhicule a fait que je n’ai malheureusement pas pu profiter de l’endroit, qui paraît-il est super… Next time !
En attendant, jusque quelques clichés, ainsi que le dessin que j’ai fait illustrant très bien mon états d’esprit à ce moment là…
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